Exposition du au

À la Galerie Géraldine Zberro

25 rue Jean Mermoz, Paris, 75008

Description

l’Atlas expose à la Galerie Géraldine Zberro à Paris.

« STEPS » mars 2019

L’idée de cette exposition m’est venue en regardant les tableaux d’un artiste argentin nommé Horacio Garcia Rossi, cofondateur du mouvement GRAV avec Julio Le Parc, François Morellet, Francisco Sobrino, Joël Stein et Yvaral.

Garcia Rossi, entre autres problématiques esthétiques, s’est attelé à vouloir reproduire les effets de la lumière en peinture. En cela cette exposition est d’abord un hommage à cet artiste ainsi qu’au mouvement de l’art optique qui m’a influencé depuis les années 80. A cette période, Vasarelly avait orné l’arrière des panneaux publicitaires français d’une de ses sphères trompe l’œil dont l’illusion optique me fascinait avant même de savoir qu’il s’agissait de l’œuvre d’un artiste, faisant lui-même partie d’un mouvement artistique historique.

Il a fallu ensuite, injecté ce percept à l’intérieur d’une structure typographique.

La perspective sous-jacente étant de faire rentrer l’histoire de l’écriture dans l’histoire de l’art, de faire s’effondrer cette frontière fictive qu’il existe entre ces deux mouvements pour n’en faire qu’un.

J’ai pour cela conçu un nouveau cryptogramme du mot L’ATLAS (L’Art Tellurique Lié Au Sens) en pensant à sa finalité plastique : De la même façon qu’un néoniste penserait à réaliser de manière pratique une typographie pour une enseigne de rue.

J’ai donc enlevé l’apostrophe, le point d’exclamation, pour éviter les ruptures typographiques, au profit d’une ligne continue, de telle façon que de n’importe quel point ou l’œil se pose il puisse se déplacer sans interruption vers n’importe quel autre point du signe.

Ensuite, j’ai tramé ma lettre en sept lignes sur quatre tons de lumière décroissants, allant par deux en miroir d’une ligne blanche médiane.

Mon intention étant de créer à la fois une illusion d’optique recréant l’effet visuel d’un néon mais aussi un trompe l’œil ou la partie centrale parait avancer vers le spectateur, si bien que chaque lettre parait être formée sur le plan d’une pyramide aztèque.

Toutes cette série de peinture a été réalisée entièrement à l’aérosol d’un aspect satin par couches successives du ton le plus foncé pour arriver au ton le plus clair, sur un aplat noir mat, chaque couche recouvrant de par sa surface la quasi-totalité de la précédente ne laissant qu’une fine ligne l’encerclant. Ces strates successives chargées de la puissance des inférieures finissent, sous l’effet de la vibration rétinienne, par s’animer à notre vue.

J’ai traité également ce même cryptogramme d’une manière différente en le multipliant trois fois de manière décalé, avec des couleurs différentes d’une couche à l’autre sans que le signe se recouvre, si bien qu’il parait s’avancer ou vouloir s’échapper du tableau et nous donne l’impression qu’on pourrait l’attraper de manière concrète ou alors passez sa main entre deux couches.

Une expérience immersive sera proposée aux visiteurs pour permettre d’aller au bout de cette démarche.

Cette nouvelle exposition a été l’occasion de « passer un « step » en faisant évoluer le tableau pictural en tableau sculptural.

Pour ce faire, j’ai fait réaliser deux néons à partir du même cryptogramme, ainsi qu’un tableau sculptural en relief (ou chaque marche (STEPS) vient se superposer à la précédente), à des dimensions homothétiques de celles des toiles, afin qu’ à l’accrochage, les différentes médiums utilisés puissent discuter entre eux, sous l’effet de la répétition, créant ainsi une persistance rétinienne depuis la structure typographique.

La sculpture vient-elle peindre la lumière grâce aux ombres ?

Je voudrais que les pièces paraissent s’être copiées les unes aux autres au travers même des procédés utilisés.

Avec la répétition de formats de tailles identiques, ainsi que la répétition volontaire du même motif à l’intérieur de chaque pièce, j’utilise un procédé sériel inspiré du Pop Art visant à servir ici l’art optique.

Il s’agirait donc de Poptic’Art, mélangeant les deux mouvements discutant alors ensemble dans ce même écrin blanc qu’est la galerie, comme deux vieux amis côte à côte ;

Sans oublier la calligraphie qui reste la colonne vertébrale des pièces exposées.

La lecture du mot revient comme une forme de réminiscence cyclique, passant par intermittence, de l’abstraction au sens, de la lecture à la contemplation.